L’Association des Eglises et Missions Protestantes (AGEMPEM) exprime d’abord sa profonde reconnaissance à Dieu le créateur qui a créé la nation malienne et lui a permis d’évoluer et d’acquérir son indépendance le 22 septembre 1960. Gloire à Dieu.
L’AGEMPEM rend hommage ici aux pionniers de l’indépendance et aux bâtisseurs de notre nation depuis les grands hommes comme Mamadou Konaté, Fily Dabo Sissoko, Modibo Keita, jusqu’à nos jours.
L’AGEMPEM félicite l’Etat et le Gouvernement actuels pour les efforts extraordinaires pour un développement accéléré du pays pour le bonheur de tous les maliens.
Il est bienséant d’être reconnaissant à tous les organisations internationales au Mali, aux coopérants des pays amis et frères, à tous ceux qui ont apporté des pierres de construction à l’édifice qu’est la nation malienne d’aujourd’hui.
Que Dieu donne une longue vie à la nation malienne et bénisse tous les artisans de la construction nationale, tous les artisans de paix et de bonheur pour tous les maliens.
Dans le domaine de la foi chrétienne, il n’est pas possible de décrire les réalités divines, car ce que nous percevons de façon tangible n’est que le bout de l’iceberg invisible de l’œuvre de Dieu parmi les hommes.
L’inspiration de la mission chrétienne évangélique se situe entre les années 1792 et 1897, grâce a une trentaine de sociétés missionnaires européennes et américaines. Avec le peu d’informations recueillies des explorateurs venus en Afrique Noire et aussi du colonisateur français dans les années 1880, la société missionnaire appelée Gospel Missionary Union (GMU ou Mission protestante Evangélique) a été la première à envoyer des missionnaires en direction du Mali. Des missionnaires inspirés de Dieu et touchés par la souffrance physiques et spirituelles des africains se sont assermentés pour venir jusqu’au Soudan Français. C’est la mission qui est située à Bamako Coura, Quartier du fleuve. Le premier contingent de missionnaires de la GMU partis par bateau des USA comptait neuf missionnaires. Arrivés en Sierra Leone, cinq d’entre eux furent terrassés par la fièvre jaune en Sierra Leone et y perdirent leurs vies. C’était la fin de la mission pour le Soudan, mais pas la fin de la vision. Vingt trois ans plus tard, en 1913, deux hommes, George Fisher et George REED, se donnèrent la main et projetèrent une visite exploratoire au Soudan, jusqu’à la ville célèbre et mystérieuse de Tombouctou. Après leur séjour à Tombouctou jusqu’au 9 octobre 1913, ils retournèrent à Bamako qu’ils allaient choisir comme lieu d’implantation de leur mission. George Fisher retourna aux USA pour lancer le défi de la mission au Soudan. Sa vision allait se réaliser en 1919 avec l’arrivée d’un nouveau contingent de missionnaires à la faveur de clauses de la première guerre mondiale qui ouvraient les territoires français aux missions protestantes.
Un autre homme avait reçu une vision pour l’Afrique Noire, et particulièrement pour le Soudan. Albert Benjamin Simpson. En 1887 il fonde non loin de New York aux USA une mission appelée Christian and Missionary Alliance ou CMA. Un extrait de son poème sur l’Afrique dit :
« Terre des plus profondes ténèbres de la nuit païenne,
Tu seras appelée cependant Terre des Lumières
A l’aube de ce millénaire si brillant,
Enfin, les fils d’Afrique ne pleureront plus. »
La CMA est la mission qui a crée la plus grande dénomination d’églises au Mali. Comme la GMU, la CMA dans son effort d’atteindre les pays de l’Afrique de l’Ouest perdit en Sierra Leone un bon nombre de missionnaires décimés par les maladies tropicales sans médicaments efficaces à l’époque, notamment la fièvre jaune. On compte plus de trente tombes de missionnaires en Sierra Leone à cause des maladies et d’autres épreuves liées à la pénétration dans les différents territoires. Mais la vision de Simpson persista et enfin de compte, la CMA arriva à établir de grandes missions en Guinée Conakry, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Mali, à partir des années 1918.
Deux autres missions ont eu un appel de Dieu à œuvrer au Mali dans les années 1950 : La « United World Mission » (Mission Unie-Mondiale) et la « Evangelical Baptist Mission » (Mission Baptiste Evangélique) des années 1919 jusqu’aux années 1970.
Ces quatre missions citées ont fondé Quatre grandes dénominations d’églises, et ont été les seules à opérer dans le pays jusque dans les années 1970.
Au moment où les pays accédaient à l’indépendance nationale, les églises sous le gouvernement colonial devait à leur tour s’autogouverner. C’est ainsi que les églises et protestantes jusqu’ici sous l’administration du gouverneur français à Dakar, ont décidé de s’unir au sein d’une association nationale qui a été nommée Association des Groupements d’Eglises et Missions Protestantes Evangéliques au Mali (AGEMPEM) pour assurer une bonne collaboration entre ses différentes entités, pour se faire représenter devant l’Etat et le Gouvernement et pour assumer des responsabilités spirituelles et sociales dans le pays. Cela fut fait en 1963. Les premiers dirigeants ont été Monsieur Sé Dembélé, Instituteur à Markala, Délégué Général de 1963 à 1975, puis le Révérend Dr. Kassoum Kéita Délégué Général de 1975 – 2002. L’AGEMPEM s’est donnée une mission ainsi libellée : « Une église unie et forte, accomplissant toute ses responsabilités spirituelle et sociale ». La naissance de l’Association des Groupements d’Eglises et Missions Protestantes Evangéliques au Mali marque définitivement la prise en main des affaires de l’Eglise par les nationaux.
Ces missions ont fait un apport considérable dans le développement du Mali, souvent à l’ombre, comme le Général Moussa Traoré aimait à le dire.
En matière de communication de la connaissance de Dieu, des hommes et des femmes ont sacrifié leurs vies et sont morts pour la cause des maliens dans un pays étranger, la Sierra Leone. Cerrtains ont aussi leurs tombes parmi nous au Mali. L’une des femmes missionnaires mourante avant d’aariver à destination a dit : « Dites-leur que je suis allé à la maison ». C’est notre souhait que chaque malien qui meurt se retrouve dans la maison de Dieu, dans le paradis.
En matière d’œuvres sociales, avec peu de moyens à l’époque, les premiers missionnaires se sont attelés à quatre secteurs prioritaires de la vie humaine : la santé, la maternité et l’alphabétisation et l’éducation scolaire formelle.
Les dispensaires ruraux comme ceux de Baramba, Somasso, Farakala, Sanéky, ont accueilli et sauvé des milliers d’âmes.
Grace aux maternités rurales de proximité, beaucoup de femmes ont eu la vie sauve en donnant la vie, et ont appris à élever leurs bébés dans les meilleures conditions d’hygiène et de santé.
Les classes d’alphabétisation ont instruit des centaines de milliers de personnes, de toutes religions.
En particulier, l’école privée protestante de Somasso a eu une renommé retentissante dans le cercle de Koutiala à l’époque. Un grand nombre de cadres professionnellement compétents dont plusieurs sont présents ici ont servi et continuent à servir dans le secteur étatique et dans le privé. Les missions Protestantes ont été une ressource inestimable pour l’EX DNAFLA et d’autres partenaires aujourd’hui dans la fixation de l’alphabet dans nos langues nationales. Beaucoup de cadres chrétiens savaient lire et écrire en langue bamanan depuis les années 1950 avant l’indépendance du Mali et certainement avant la création de la DNAFLA.
A partir des années 70, Dieu a suscité une nouvelle vague de missions qui sont venues soit à l’invitation des églises maliennes, soit à leur propre initiative, mais avec la même vision. Les nouvelles missions pour la plupart sont venues avec une vision et une mission intégrale. Faire connaitre l’amour de Dieu, mais aussi répondre aux besoins physiques des personnes en souffrance et dans la pauvreté. C’est ainsi que plusieurs ONG nationales et étrangères se sont installées au Mali et continuent à œuvrer pour le développement économique et social surtout dans les communautés rurales.
Il serait fastidieux de détailler les nombreuses réalisations aussi modestes soient-elles dans la quasi-totalité des régions du Mali. Il y a près d’une centaine d’organisations internationales et nationales à pied d’œuvre pour bâtir une nation forte et unie où il fait bon vivre.
En conclusion, l’Eglise Protestante se réjouit de la grâce de Dieu pour le Mali, pour toutes les réalisations socio-économiques.
Il convient de dire que la contribution la plus importante que l’Eglise apporte au pays n’est pas du domaine de ce qu’on voit clairement. Notre œuvre est avant tout comme un iceberg invisible, sinon le bout. L’apôtre Paul déclaré au livre de 2 Corinthiens 4 :18 : « Nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles. Car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles ». C’est le sens des dix journées de prière que l’Eglise Protestante organise chaque année en faveur de la nation.
L’Eglise Protestante s’efforcera toujours de rechercher la paix, la convivialité et la collaboration avec les autres confessions religieuses du pays pour bâtir la paix sociale, socle du développement.
L’Eglise Protestante persistera dans la prière et dans l’action en faveur du Mali, afin que nos enfants et nos petits enfants aient le bonheur de célébrer le premier centenaire de la République du Mali dans la paix, la convivialité de toutes les composantes de la société, et dans le bonheur.
Que le Dieu TOUT PUISSANT nous entende et nous exauce.
AMEN.
Le Délégué Général de l’AGEMPEM
Daniel COULIBALY
23 avril 2010.